Flavio Paredes

Tel Indien, tel cannibale. Une généalogie d’imaginaires du cannibale pour la bande dessinée

24/02/2021

La figure du cannibale est née de la rencontre entre les Européens et le Nouveau Monde. Une recherche généalogique permet de suivre les représentations du cannibale du XVIe siècle à la bande dessinée européenne actuelle. En tenant compte de la reproduction de la figure du cannibale dans les arts et les lettres, nous identifions une série d’éléments qui composent le champ iconographique des scènes de cannibalisme, dans une généalogie d’imaginaires. De même, l’histoire et la circulation des images rendent compte des usages idéologiques pour justifier la conquête de l’Amérique et le colonialisme des puissances européennes sur d’autres zones du Sud géopolitique, étendant ainsi le terme de cannibale à l’altérité radicale. Un ensemble – à valeur d’échantillon – d’une vingtaine de titres, publiés en Europe entre 1936 et 2019, est proposé afin de profiler la continuité ou la transformation de la figure du cannibale. L’étude du Captif de Jorge Zentner et Rubén Pellejero (initialement paru en Espagne en 1992 et traduit en français aux éditions Mosquito en 2002) et de Kaloukaera, l’île aux cannibales de Gérard Richard et Olivier Brazao (éditions du Signe, 2013), permet de repérer des stratégies de représentation du cannibale dans la BD historique et la BD historienne ; tandis qu’une rapide révision de titres plus récents rend compte de l’hybridation culturelle et de la persistance de certains stéréotypes concernant l’héritage de l’imaginaire du cannibale.

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ISSN  2534-6431