Camille Lotz

Description

Camille Lotz est une ancienne étudiante de l’École Normale Supérieure de Lyon, agrégée de Lettres modernes et actuellement en deuxième année de doctorat au sein du RiRRa21 (Université Paul-Valéry Montpellier 3) sous la direction de Maxime Del Fiol. Elle co-dirige la revue des doctorants et doctorantes du laboratoire, intitulée À l’épreuve, aux côtés de Guilhem Billaudel et de Jade Pétrault. Sa thèse s’intitule : « Chanter encore ? L’auto-anthologie : enjeux poétiques et postures d’écrivain chez Andrée Chedid, Vénus Khoury-Ghata, Abdellatif Laâbi et Nohad Salameh ». Ses recherches portent ainsi sur les pratiques poétiques contemporaines d’auteurs et autrices francophones (Maghreb, Machrek), et plus particulièrement sur les notions de lyrisme et d’auto-anthologie. Elle s’intéresse également aux enjeux sociologiques de la littérature dans les espaces de langue française.

Vénus Khoury-Ghata « à la recherche de l’alphabet émietté » : geste anthologique et archéologie du texte

28/02/2023

En 1997, trente ans après ses débuts poétiques, Vénus Khoury-Ghata fait publier une Anthologie personnelle aux éditions Actes Sud, qui reprend un ensemble de poèmes issus de recueils allant de 1968 à 1992 et intègre aussi quelques textes inédits. Dès le seuil de l’œuvre, avec l’insertion d’une préface, le regard rétrospectif de la poète sur son parcours apparaît : elle retrace brièvement les circonstances qui ont vu l’émergence de l’écriture poétique, qui l’ont suscitée, qui l’ont nourrie. L’entrée dans l’œuvre se fait pourtant à rebours, les sections ne sont pas présentées dans un ordre chronologique mais selon une logique antéchronologique, allant des textes les plus récents, introduits par la section inédite « Basse enfance », aux textes les plus anciens. La question de la mémoire fait partie des thèmes récurrents de l’écriture khoury-ghatienne ; il nous a donc paru fécond d’étendre cet horizon constant du texte à l’élaboration même de l’anthologie, objet étroitement lié à la mémoire des textes. Ce qui nous intéresse plus particulièrement, c’est la manière dont le regard rétrospectif active une mémoire sélective, singulière, tournée vers l’œuvre passée, et reconfigurée dans le « présent ». Cet aspect se manifeste particulièrement chez Vénus Khoury-Ghata, dont la poésie est marquée par une quête constante de ce qui demeure enfoui, qu’il s’agisse des souvenirs d’enfance, de la mémoire collective, des langues ancestrales, mais aussi des morts, des ruines, de tout ce que le paysage et le temps vont recouvrir. De la même manière, les textes, dans l’auto-anthologie, font l’objet d’une fouille, d’une exhumation de la part de la poète, qui les redispose dans une nouvelle œuvre.

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ISSN  2534-6431